jeudi 1 novembre 2007

L'art du vide et du rien

Intéressant article dans The Gazette du 30 octobre dernier. Intéressant et instructif. Il traitait d'un sujet qui nous passionne tous, le sport, d'un autre qui nous concerne tous, le fric, et du rapport entre les deux, ce qui est quasiment la raison première de ce blog. Or donc, le MLSE, plus importante entreprise du ''sport-business'' du Canada, aurait engrangé un profit de 83 millions lors de son dernier exercice, clos le 30 juin 2007, pour un chiffre d'affaire de 383 millions. Marge nette:21.7%. Suit une courte, et amusante, liste des produits les plus rentables de cette entreprise.
Qu'est-ce que le MLSE? Tout simplement le Maple Leaf Sports and Entertainment. Ce conglomérat inclus des puissances sportives du genre: Maple Leafs au hockey, Raptors au basket et Toronto FC au Major League Soccer. Mais les produits phares, ou vaches à lait, sont autres: raclures de Zamboni, cordages de filets de buts, billets pour spectacles fictifs, etc.
Cela a éveillé quelques réminiscences et déclenché quelques pensées dans mon cerveau anesthésié par le panem et circenses de ce début de XXI ème siècle.
-Au temps déjà lointain de mes études, je me souviens d'un cas de comptabilité analytique décrivant une entreprise vendant de ''l'air du temps'', dont la structure de coûts n'incluait que des coûts fixes et pas de coût variable. Ça jutait un max, cette boite. Las! Le professeur nous avait alors expliqué que ce genre de compagnie n'existait pas et n'existerait jamais. Et bien si, ce genre de compagnie existe, c'est le MLSE, car je ne peux envisager que les Maple Leafs, Raptors ou Toronto FC donnent, par exemple, des boni de performance à leurs employés et néanmoins joueurs. Et je ne pense pas que des raclures de Zamboni ou des cordages de filets de buts aient des valeurs comptables significatives et dignes d'entrer dans la catégorie ''coûts variables''. Les billets, eux sont vendu à Bay Street, car les fans ne peuvent plus se les payer. Là non plus, pas de coût variable(à part peut être le papier sur lequel ils sont imprimé). Il serait bien étonné, notre professeur de ''compta-ana'', et en tirerait peut-être d'humanistes conclusions sur l'invariabilité de la bétise humaine, une variable à ne pas négliger.
-En parlant de bétise, une analogie m'est aussi apparue. Vous vous souvenez du film ''Les Producteurs'' de Mel Brooks. Une histoire de spectacle qui ne peut être rentable que s'il foire, ou est annulé, et qui malheureusement pour ses producteurs, a beaucoup de succès malgré sa nullité absolue. Visionnaire, Mel Brooks? Prémonitoire, ce film? Pas réellement, en ce que le spectacle est certes mauvais et à néanmoins beaucoup de succès, mais profite pleinement à ses producteurs. Spring time for share holders in Toronto... Et pourvu que ça dure encore 40 ans!

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